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1890 portrait

De la Belle Epoque aux Trente Glorieuses, du temps des crises aux temps des guerres, du temps des cerises au temps des « yéyés », de Paris à Saint Tropez, de la France à l’International, ce sont des artisans qui ont bâti une marque distribuée dans le monde entier, et donné un nom à Marc Rozier. Marc Rozier c’est une histoire de famille Lyonnaise qui remonte à 1890, qui s’inscrit dans la culture des métiers d’Artisans et d’Ouvriers avec l’impression du carré de coton. Dans ses ateliers sur cour à l’époque on y fabriquait des foulards populaires, rouges pour les mineurs, bleus à pois blancs pour les cheminots, à ramages jaune-ocre et rouge pour priser et chiquer. La soie viendra sublimer après-guerre les créations de la maison Marc Rozier pour en devenir le cœur de ses créations et collections de foulards autant imprimés que jacquard. La maison de soierie Marc Rozier c’est aujourd’hui le savoir-faire des collections contemporaines de son époque et une fabrication Française respectant tradition et exigence.

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Maison française de Soieries depuis 1890 Héritier de toute la soierie Lyonnaise s’illustrant autour du patrimoine de ses archives Maîtrise des métiers de la filière (approvisionnement des matières les plus nobles, moulinage, tissage, design, gravure, impression, ennoblissement, finition, confection) Un artisan authentique de par sa taille et avec la maîtrise de ses savoir faire à la Française

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Lyon et soie
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Lyon et la soie

La soierie regroupe toutes les activités de trans formation de la fibre naturelle en tissu ainsi que celles liées au négoce de la soie. Le rôle impor- tant joué par Lyon dans ce domaine remonte au xve siècle. En effet, grâce aux marchands et banquiers italiens, bien implantés dans la ville cette époque, la cité rhodanienne obtient en 1450 le monopole du commerce de la soie Désireux de favoriser l'activité de tissage en France pour limiter l'importation de tissus, Louis XI facilite en 1466 l'installation d'une manufacture de soierie à Lyon en exonérant les ouvriers de tous les impôts. Devant la réticence du consulat municipal de Lyon qui ne souhaite pas contrarier les intérêts des marchands et banquiers inquiets de l'arrivée de tisserands italiens, le roi décide finalement son implan tation à Tours. La proximité de la cour royale, résidant alors en Touraine,favorise la manu- facture tourangelle qui prospère rapidement, en grande partie grace aux commandes royales. Mais le consulat municipal de Lyon revient sur ses positions et, en 1536,François accorde à Lyon le monopole de l'importation et du com merce des soies. Très rapidement, des tisserands italiens implantent leurs métiers à tisser sur les bords de Saône. Dès lors, la concurrence entre les manufactures de Tours et de Lyon est vive mais tourne finalement à l'avantage de la Fabrique" lyonnaise. Fondée sur expérience italienne, elle en subit au départ l'influence mais, petit à petit, réussit à dégager un style original, dont la fleur sera le sujet principal, et une spécialité, le façonné le motif est réalisé au tissage. Au xvile siècle, la manufacture de soie française impose son style à l'Europe entière. La Fabrique lyonnaise se développe alors considé- rablement pour atteindre au xVIIIe siècle un niveau et une qualité de production qui lui confèrent une renommée mondiale.

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L'histoire de la sériciculture et celle de la soierie sont liées bien que ces deux activités complémentaires n'impliquent pas les mêmes lieux géographiques.

Au XVIe siècle la soierie lyon naise est en plein développement mais, pour alimenter ses nombreux ateliers de tissage, elle est obligée d'importer de très grandes quantités de soie depuis l'étranger, notamment du Piémont, ce qui représente une dépense annuelle importante pour le Trésor français Pour remédier à cette situation, Henri IV décide ver à soie et culture du mûrier et l'élevage du sollicite le concours d'Olivier de Serres, célèbre agronome ardéchois qui est l'un des créateurs de la science agronomique française.

Avant lui le Nîmois François Traucat avait permis la plantation de nombreux mûriers dans le Midi et Olivier de Serres prolonge son action en l'amplifiant. En quelques années, ce ne sont pas moins de quatre millions d'arbres qui sont plantés en Provence, dans les Cévennes, le Vivarais, le Dauphiné, mais aussi en Touraine et même à Paris.

Cette intense campagne de plantation entraîne l'installation de nom- breuses magnaneries dans toutes ces régions. Un évènement rare, le gel des plantations d'oliviers et de châtaigniers pendant l'hiver 17o9, accélère le développement de la sériciculture qui s'avère alors être une activité de substitution rapide à mettre en place La première moitié du xixe siècle voit l'apogée de la sériciculture. Des paysages de régions entières sont transformés par les plantations de mûriers qu'on dénomme alors arbres d'or car la soie rapporte alors plus que n'importe quelle autre culture.

Le Vivarais et les Cévennes dont les sols profonds se révèlent particulièrement adaptés sont couverts de mûriers. Les vers à soie sont présents partout,occupent tous les esprits et le nombre de magnaneries est considérable. On en comptera jusqu'à 25 ooo dans les départements du Gard et de l'Ardèche. L'activité séricicole ne se limite pas à la culture des mûriers et à l'obtention des cocons.

Elle est complétée par l'opération de dévidage, qui consiste à réunir les brins de 7 ou 8 cocons pour former un fil ouvrable" suffisamment résistant et par celle de moulinage, qui assure l'assem blage et la torsion de plusieurs fils ouvrables pour obtenir un fil à la fois résistant et élastique Un grand nombre de filatures et de moulinages voient ainsi le jour, implantés le long des rivières dont le profil accidenté permet de fournir l'eau et l'énergie nécessaires aux machines.

L'économie de régions entières est alors tributaire des métiers du ver à soie et des débouchés offerts par la soierie lyonnaise. Au XVIIIe siècle et dans la première moitié du xixe siècle, les départements méridionaux a mentent en fils de soie les métiers à tisser de la Fabrique lyonnaise. Ceux-ci fonctionnent à plein régime, bénéficiant des progrès de la technique comme la mise au point par Jacquard en 18o4 de la mécanique du façonné qui porte aujourd'hui son nom. On compte 30000 métiers en 1826 et partir des années 1830, les métiers, jusqu'alors concentrés à Lyon, s'implantent aux abords de la ville puis dans les départements voisins.

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plus rémunératrices comme la viticulture, les cultures maraîchères ou fruitières. S'y ajoutent bientôt la concurrence des soies d'Extrême-Orient, plus compétitives et dont l'importation est facilitée par le percement du Canal de Suez, puis, dès 1871 l'apparition des métiers mécaniques qui dimi- nuent la valeur marchande de la soie. Pour couronner le tout, survient la concurrence de la soie dite artificielle mise au point dès 1884 près de Grenoble par Hilaire de Chardonnet sous le nom de rayonne. L'activité séricicole ne s'en remet pas,laissant progressivement sa part à la soie d'impor tation et à la soie artificielle. Les départements méridionaux, abritant des activités de sérici culture moins rémunératrices que celle de transformation de la soie située dans la région lyonnaise, sont directement affectés par ce déclin et garderont un vif ressentiment à l'encontre du négoce lyonnais dont ils sont tributaires.

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Périple cocoon

La Chine est la patrie du ver à soie, et plus précisément le Zhejiang, au nord-est du pays, où vivait la souche primitive du bombyx du mûrier actuel. C'est là que son histoire a croisé celle de l'homme, vers 3 ooo avant J.-C, lorsque les Chinois découvrent la possibilité de dévider le long fil de soie de cette espèce alors sauvage.

Ils reconnaissent l'extraordinaire qualité de ce fil ainsi que les profits qu'ils peuvent en tirer. Ils vont alors s'intéresser au mode de vie de l'espèce et étudier attentivement son cycle de développement sur les mûriers. Au départ, l'obtention de la soie s'opère probablement directement par la cueillette des cocons sur les arbres mais,progressivement, ce mode de collecte cède la place aux premières formes d'élevage on parle d'éducation pour le ver soie.

Petit à petit, les pratiques vont évoluer par la maîtrise de la culture des mûriers, par l'amé- lioration des techniques de nourrissage des vers ou encore celles d'accouplement des papillons et de ponte des oeufs, appelés graines Ainsi toute la chaîne de la sériciculture c'est-à-dire l'ensemble des opérations qui aboutissent à la production de soie, s'est améliorée au fil du temps en parallèle avec le délicat apprentissage de la filature et du tissage d'une fibre aussi fine Par la force des choses,

le ver à soie a été con traint à un lent processus d'évolution biologique qui s'est opéré par une sélection des papillons les plus aptes à fournir une soie de qualité toujours meilleure, ce qui l'a conduit à un état de totale dépendance à l'égard de l'homme

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Les Chinois utilisaient les fils de soie à la fois pour leurs propriétés physiques et leur qualité esthé- tique.

En raison de leur robustesse et de leur élasticité, les fils de soie étaient employés pour la fabrication de cordes des instruments de musi que, des arcs ou comme fils de pêche. Les fils tissés servaient à la confection de vêtements et de tentures d'ameublement.

Les plus belles pièces de soie étaient réservées à la confection de magnifiques robes destinées aux fonctionnaires impériaux. La bourre, correspondant aux déchets de cocons,était utilisée pour matelasser les vêtements et faire du papier chiffon qui, dès le VIIe siècle avant J-C,servait de support à la peinture et à la calligraphie, notamment pour la rédaction des actes officiels.

Durant près de trois millénaires, les Chinois vont empêcher, avec des moyens parfois expéditifs, la divulgation du secret de la soie et conserver ainsi le monopole de leur découverte. Ils ne cherchent pas pour autant à cacher l'existence des tissus de soie qui sont offerts comme présents aux peuples voisins. Un commerce de la soie s'instaure avec la Corée, le Japon, puis dans toute l'Asie et, dès le lle siècle avant J.-C, se mettent en place des itinéraires terrestres pour franchir les hautes montagnes de l'Asie centrale. Cette Route de la soie facilite les échanges commerciaux entre la Chine, l'Inde et l'Asie centrale, et favorise la rencontre des cultures et des religions de l'Orient et de l'Occident.

En contrôlant le passage de la soie la Perse sera longtemps un carrefour stratégique entre la Chine, l'Inde et le monde méditerranéen. La route maritime sera plus tardive, contrôlée par les Arabes puis par les puissances occidentales.

Un épisode important intervient en 53 avant J.-C lors de la bataille de Carrhes a ville de Harran dans l'actuelle Turquie qui voit la défaite des légions romaines du général Crassus contre les Parthes dont l'Empire s'étend du plateau iranien jusqu'en Mésopotamie. En livrant bataille, les combattants romains découvrent les somptueux tissus, brillants et colorés, qui ornent les étendards des cavaliers parthes et apprennent qu'ils proviennent des lointaines contrées occu pées par les Sères, les peuples de la soie.

Là se trouve l'origine des mots grec serikos et latin sericum désignant l'étoffe de soie, desquels sont dérivés les termes séricigène et sériciculture Rome, puis l'Europe, découvrent la soie mais sans connaître la véritable nature de cette fibre que l'on a d'ailleurs longtemps cru d'origine végétale. L'usage de la soie va se répandre mais cette progression est lente, soumise à un paysage politique instable, et s'effectue au gré des conquêtes, des alliances, des expéditions et des échanges de toute nature. Jusqu'au xe siècle, la Perse et Byzance sont maîtres dans l'art du tissage de la soie avant que Palerme ne joue ensuite un grand rôle dans la propagation de cette activité vers l'Europe occidentale.

Il faut attendre le xle siècle pour voir naître les premières tentatives de tissage de fils de soie au nord de l'Italie dans la ville de Lucques. Par la suite, venise, puis Florence et Gênes, et enfin Milan, deviendront d'importants centres de soierie et assureront la suprématie italienne jusqu'au XVIe siècle. Si la soie semble être connue en France dès le ve siècle, il faut cependant attendre le xlle siècle pour voir l'activité de tissage de soie se développer, grâce à un contexte commercial favorable et à l'impulsion de tisse rands venus de Sicile. L'expansion de la soie à travers le monde est souvent tributaire des aléas géopolitiques des contrées traversées, à l'image de ces tisserands qui, contraints de fuir leur pays exportent leur savoir-faire vers d'autres lieux.

Mais l'épopée de la soie, en tant que matière fin ne doit pas effacer un autre parcours, celle du ver à soie et de son arbre nourricier, le mûrier. A ce sujet, un évènement important se déroule en l'an 552,lorsque deux moines envoyés en Asie par l'empereur Justinien parviennent à rapporter à Byzance l'actue stanbul des oeufs de vers à soie et des boutures de mûriers. L'Occident découvre enfin le secret d'obtention de la précieuse fibre.

C'est le point de départ de la sériciculture en Asie Mineure. Ce ci va se déve lopper à partir du VIIe siècle lorsque les Arabes répandent la culture du mûrier et l'élevage des vers à soie dans le bassin méditerranéen, en Grèce où le Péloponnèse s'appelle un temps la Morée en référence à morus, nom latin du mûrier en Sicile et en Andalousie, qui devient alors une grande région séricicole.

Mais il faut attendre le xllle siècle pour voir activité séricicole remonter jusqu'au nord de l'Italie et de là atteindre la Provence. De leur côté,depuis l'Espagne, les Maures l'introduisent dans les Cévennes. Mais l'implantation de la sériciculture en France s'avère bien lente et ce n'est que trois siècles plus tard, au xv siècle, que activité séricicole va réellement prendre son essor, c'est-à- dire plusieurs siècles après celui du tissage.